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POÈMES

Quatre vers s’ennuyaient

Quatre vers s’ennuyaient
Couchés sur le papier
D’un beau cahier d’école.
Les mots s’étaient glissés,
Écrits comme jetés,
Sortis de la parole.

L’enfant qui s’ennuyait,
Chantait pour s’amuser
A cette farandole.
Les notes tournoyaient
Dans sa tête et dansaient
Comme une barcarolle.

Et formant le couplet,
Les notes jaillissaient
Dans une course folle.
La musique naissait
Et des larmes coulaient,
Tombaient sur ses épaules.

Plus rien ne l’arrêtait,
Et l’enfant souriait
Comme un cœur qu’on cajole.
Il fallait un refrain,
Un air que l’on retient,
Qui ne soit pas frivole.

Trois notes de musique,
La ligne mélodique,
Et les accords s’envolent.
Le crayon à la main,
Le bijou sur l’écrin,
Jouant de paraboles.

Et les gens de Paris
De France ou d’Acadie
Le chantent tous encore.
Une chanson d’amour
Qui rappelle ce jour
Au parfum de l’aurore.

Quatre vers s’ennuyaient
Couchés sur le papier
D’un beau cahier d’école.
Les mots s’étaient glissés,
Écrits comme jetés,
Sortis de la parole.